Ma première exposition à Tunis

Pia d'Hautefeuille
16 nov. 2024
2 min de lecture

Retour sur ma première exposition qui a eu lieu à Tunis, à l'Alliance française, du 4 au 10 février !

Je suis partie travailler six mois à Tunis pendant mon année de césure, de septembre 2022 à mars 2023. Au cours de cette période, j'ai rencontré énormément de monde et ai noué de belles relations. Des collègues évidemment, mais aussi de nombreux artistes, musiciens, médiateurs culturels, et même des producteurs de cinéma ou galeristes. Cette expérience fut incroyablement stimulante tant la scène culturelle et artistique tunisienne est dynamique.

De fil en aiguille, on m'a proposé d'exposer mon travail à l'Alliance française de Tunis, aux côtés d'Emna Charfi, dessinatrice et sculptrice tunisienne, et Boutheina Chelli, peintre tunisienne. J'ai même aidé à réaliser l'affiche de l'exposition, intitulée "Mains de Femmes". Une grande première pour moi, étudiante à SciencesPo de jour et peintre de nuit.

Seul challenge, et pas des moindres : partir de zéro.

Je n'avais pas emporté mes tableaux à Tunis, et n'avais à peu près aucun matériel, si ce n'est ma palette d'aquarelle qui me suit partout. Bref, autant dire que j'avais un mois pour peindre une quinzaine d'œuvres, faire des dessins, acheter du matériel, trouver de l'inspiration et un fil rouge dans ce que je voulais exposer... Donc beaucoup de boulot en parallèle de mon stage, même si c'était passionnant ! Je rentrais du travail vers 17-18h et de là, je peignais jusqu'à 2h du matin facilement.

Autre chose, j'ai adoré assister la commissaire d'exposition dans son travail et participer à toute l'organisation en amont de l'évènement : envoi des invitations, diffusion sur les réseaux sociaux, organisation du vernissage, contact de la presse, encontre avec les visiteurs et les collectionneurs ...

Le jour-J, le vernissage était super. Beaucoup de gens sont passé voir l'exposition, ce qui a donné lieu à de belles rencontres et discussions. J'ai été marquée par la bienveillance, l'enthousiasme et le soutien des invités. Tout le monde allait et venait, discutant et profitant d'un buffet 100% tunisien avec plats traditionnels et dégustation d'harissa.

A partir de là, j'ai décidé de me lancer pour de bon dans la peinture, dès que j'aurai mon master en poche. Cette idée germait depuis longtemps dans ma tête mais cette première exposition, en me dévoilant modestement les coulisses de la vie d'artiste, m'a donné l'impulsion nécessaire pour y aller.

Du jour au lendemain ou presque, j'étais sûre de mon projet. Un mélange d'intuition et de spontanéité qui résonnait avec mes ambitions profondes. A mon retour à Paris, toute l'année de mon master 2 a été consacrée à la professionnalisation, alors que j'avais encore cours et un mémoire de 300 pages sur les bras. Mes nuits et mes weekends passaient dans la création du site, les formations au droit des artistes, la production de tableaux, le suivi administratif ou la constitution d'un réseau.

Comme quoi, il en faut parfois peu pour changer de trajectoire. L'avenir dira si ça en valait le coup !